Un gène contre le cancer

Publié le par REM

Des chercheurs de l'Université de Grenade ont découvert un gène suicide, dénommé 'gène E', qui induit la mort des cellules tumorales dérivées du cancer du sein, du poumon et du côlon, et en empêche la croissance. L’utilisation de ce nouveau gène pourrait permettre de réduire les puissants médicaments employés actuellement.

Actuellement, la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie présentent des résultats « limités » dans les stades avancés du cancer, « raison pour laquelle il est urgent de trouver de nouvelles thérapies, et la thérapie génique a émergé comme une plateforme thérapeutique avec un énorme potentiel », explique Ana Rosa Rama du Département d'Anatomie et d'Embryologie Humaine de l'Université de Grenade (UGR). 

Son travail a démontré qu'il « est possible d'employer la thérapie génique comme appui à la chimiothérapie, améliorant ses résultats au moment d'attaquer le cancer, en réduisant la dose des agents employés et, en conséquence, en contribuant à la diminution de leurs effets secondaires chez les patients. » 

Les scientifiques de l'UGR ont utilisé le gène suicide dénommé E du bactériophage phiX174 pour induire la mort des cellules tumorales. Les chercheurs ont étudié diverses techniques dans le but de comprendre le mécanisme d'action du gène E. Leurs résultats indiquent que le gène E induit dans les cellules un phénomène d'apoptose (mort cellulaire programmée), probablement par lésion mitochondriale. 

Ils suggèrent également la possibilité de réduire les concentrations d'agents chimiothérapiques utilisés actuellement. Ainsi, dans le cas cancer du poumon, les chercheurs ont obtenu un peu plus de 14% d'inhibition de croissance tumorale et une réduction de cent fois la dose de l'agent Paclitaxel (chimiothérapie) une fois le traitement combiné avec le gène E. Dans le cas du cancer du côlon, les résultats obtenus ont été similaires. Cependant, la donnée la plus importante concerne le cancer du sein, où la dose de l'agent chimiothérapique, la Doxorubicine, a pu être réduite cent fois, obtenant presque 21% d'inhibition de la prolifération tumorale. 

Ces nouveaux résultats semblent encourageants et confirment l’intérêt de la thérapie génique dans le traitement de certaines tumeurs toutefois il faudra de nombreuses années de recherche avant qu’elle soit utilisée de façon courante par les oncologues. 

(Sciences-et-Avenir)

Publié dans SANTE

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