La fessée, «c'est toujours un échec de l'autorité parentale»

Publié le par REM

Stephan Valentin, docteur en psychologie, explique pourquoi il s'oppose à la fessée...

Alors qu’une député veut faire voter un projet de loi interdisant la fessée en France, la quasi-totalité des psychologues s’oppose déjà à cette méthode «éducative». Stéphane Valentin, auteur de «La fessée, pour ou contre ?», publié aux éditions Jouvence, explique pourquoi la fessée est inutile.
 
Pourquoi vous opposez-vous à la fessée?
Ce n’est pas une punition éducative: l’enfant n’apprend rien. La fessée agit sur la crainte. Elle marche peut-être une fois, par effet de surprise, mais après l’enfant s’habitue. Alors on fait quoi? On augmente l’intensité? On utilise des objets? La fessée entraîne aussi le mensonge chez l’enfant, qui va, par peur, faire des choses en cachette. C’est toujours un échec de l’autorité parentale. D’autant qu’on donne comme message: «si on est pas d’accord, on tape», pourtant, on dit toujours aux enfants de ne pas frapper les autres.
 
N’y a-t-il pas un risque de faire de l’enfant un «enfant-roi»?
Non. Il faut poser des limites. L’autorité parentale ne veut pas dire être autoritaire, je préfère d’ailleurs parler de responsabilité parentale.
 
Quelles sont les solutions alternatives?
Il faut agir tôt. Souvent, les parents s’y prennent trop tard. Vers un an et demi, deux ans, l’enfant entre dans la phase d’opposition. C’est à ce moment-là qu’il faut poser les limites. On peut par exemple mettre l’enfant à l’écart dans sa chambre en cas de crise, s’il hurle. Comme ça, enfants et parents se calment, et les parents ne peuvent pas frapper! 
 
Est-il possible de négocier?
Oui, on peut mettre en place des contrats. Souvent, c’est au supermarché qu’il y a une crise. Là, il faut agir en amont, dire à l’enfant «tu as le droit de venir avec nous, tu auras un chocolat ou un jouet, mais pas plus», comme pour la télévision. Ainsi, l’enfant le sait, c’est plus agréable et il s’attend déjà à ce que ce soit fini. Il ne prend pas la décision parentale comme quelque chose contre lui. Enfin, il faut parler, lui faire comprendre qu’on comprend ses désirs mais qu’on ne peut pas toujours dire oui.
(20minutes) 

Publié dans CULTURE

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